Un flic face au démon

Je fus brusquement réveillé par le long hurlement d'un loup. Je me redressais sur mon lit, fouillais la pièce du regard et aperçu Flynn, mon chien-loup,les deux pattes avant posée sur l'appui de fenêtre de ma chambre. Je posais mes deux pieds nus sur le sol en grommelant et rejoignis la cause de mon réveil.

-Que se passe t-il mon grand ? Je suivais son regard, qui était tourné vers la maison abandonnée voisine à la mienne. Les lampes s'allumait et s'éteignait sans arrêt, ce qui était étrange car l'électricité y avait été coupée depuis longtemps. Pas plus inquiété que ça, j'étais sur le point de retourner vers mon lit lorsque j'aperçus une ombre à la fenêtre face à la mienne. Des squatteurs ! Dans la maison voisine à celle d'un flic ! Je n'allais pas laisser passer ça et m'habillais promptement avant de passer mon arme à ma ceinture. Je regardais Flynn.

-Tu viens avec moi ? On va leur mettre une bonne petite frousse à ceux-là !

Il me mordilla les doigts en signe de son accord. Nous sortîmes donc et je fus étonné par la fraîcheur de la nuit qui n'était pas censé être si prononcée. Enfin, selon la météo. Je parcourus les quelques mètres qui séparaient ma maison de celle « abandonnée » avec Flynn sur mes talons. Arrivé devant le portail, j'observais cette maison qui enlaidissait la rue à elle seul grâce aux tags tapissant la façades, aux hautes herbes recouvrant l'année et au portail bancale.

-Tous les mauvais films d'horreurs commence comme ça. Dis-je les yeux tournés vers Flynn

Je pénétrais dans l'allée et vis que la porte était entrouverte et non fermée comme à son habitude. Je la poussais délicatement et entrais. Tous les occupants durent m'entendre vu le bruit de craquement que le sol produisit lorsque je posais mes pieds à l'intérieur. Je marmonnais dans ma barbe de deux jours :

-Pour l'effet de surprise c'est raté. La porte se referma brusquement derrière moi me faisant sursauter. «  Quel manque d'originalité » dis-je à voix haute. Flynn grogna, ce qui m'étonna, lui qui était habituellement d'un calme olympien. Au moins les toiles d'araignées était absentes, on ne tombait pas trop dans le cliché. Alors que j'observais les lieux, mon loup partit comme une flèche vers l'étage et gravit l'escalier en quelques secondes.

-Au pied ! Criais-je malgré ma volonté d'être discret, en courant après mon ami. Arrivé à l'étage, je tournais les yeux vers le couloir à ma droite et vit Flynn qui se trouvait devant une porte, babines relevée et laissant entendre un sourd grondement venant de sa gorge. Je m'approchais, ma main sur la crosse de mon arme. Une fois à sa hauteur, je posais une oreille sur la porte et écoutais. Des murmures provenaient de l'intérieur. Je dégaina mon arme, respirais un grand coup et pénétrait dans la pièce en criant.

-Main en l'air, police !

Je m'attendais vraiment à trouver des sans abris qui squattaient le bâtiment. Au lieu de cela, je découvrais une pièce complètement vide. J'avançais à l'intérieur et reconnus la fenêtre devant laquelle j'avais aperçus l'ombre . Je me plaçais à sa place et observais mon humble demeure Ma fenêtre était brisée.

-Les salauds ! Dis-je, dépité.

Un courant d'air froid parcourut mon échine et une légère brume recouvrit soudain mes pieds. Je sentis une haleine fétide recouvrir mon visage et entendis : « Votre chien à bon goût... »

Je me retournais brusquement, en levant mon arme, mon corps secoué de tremblements. Rien ne se trouvait derrière moi et je remarquais l'absence de Flynn. Cette voix... elle ne pouvait être humaine, je n'avais jamais entendu une chose pareil. Et ce qu'elle avait dis...non, ce n'étais pas possible

Je toussotais.

-Vous savez, il tient plus du loup que du chien...héhé.

Je sais, je réagis toujours bizarrement sous l'effet de l'adrénaline et je ne m'attendais pas à une réponse en disant cela. Pourtant un rire profond se fit entendre. « Cela rendra les choses encore plus amusantes » Sous moi, le sol céda et je poussais un hurlement en m'écrasant un étage plus bas et en me ramassant une planche de bois dans la figure. Je me mis à quatre pattes, cherchant mon arme, qui m'avais échappé des mains, en soulevant les morceaux de bois avec des gestes paniqués. Je me figeais en entendant un grondement.

-Flynn ?

C'était lui, en effet, marchant vers moi en me montrant ses crocs. Ses yeux étaient d'un rouge sang et je pouvais voir une trace de morsure sur l'une de ses pattes. La voix l'avait vraiment goûté apparemment. Ça sentait mauvais pour moi. Je me relevais et saisi une planche de bois au passage, en fixant mon loup.

-Couché Flynn ! Il réagit, mais pas de la façon voulue, en bondissant vers moi. Je plaçais ma planche dans la direction de ses crocs et il les y planta mais en s'écrasant sur moi de tout son poids et je me retrouvais donc plaqué au sol avec un loup sur mon corps tout tremblant. Il essayais d'atteindre mon cou mais je le repoussais tant bien que mal avec une main,fouillant le sol pour trouver un objet solide de l'autre. Quel ne fut pas ma surprise en sentant mon pistolet sous ma main.

Mais je ne pouvais me résoudre de tirer sur Flynn mais en même temps, si je le faisais pas , lui, il me tueras.

Je pris l'arme par le canon et abattit la crosse de mon pistolet sur la crâne de Flynn, en essayant de doser ma force pour juste l’assommer. Il s'écroula sur moi et je poussais un profond soupir de soulagement malgré le poids du loup qui me broyait les os. Je le poussais sur le côté avant de vérifier sa respiration. Une fois que cela fut fait je le plaças sur mon épaule et titubais vers la sortie, le calme étant revenu dans la maison. La portée d'entrée était fermée à clé ce qui me rendit encore plus furibond.

-Vous ne sortirez jamais !

-La ferme toi ! Et je défonçais la porte d'un coup de pied. J'entendis un hurlement de frustration et je me précipitais dehors. Je déposais Flynn sur le trottoir et m'assis prés de lui.

-Je pense que nous allons déménager...

Comme si il m'avait entendu Flynn ouvrit les yeux et m'observa. C'est yeux étaient toujours aussi rouges.

-Et merdeuhhh !